« estrapade », définition dans le dictionnaire Littré
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estrapade
- 1Supplice de mer qui consiste à guinder un coupable à la hauteur d'une vergue, d'où le laissant tomber dans la mer, on l'y plonge autant de fois que le porte sa sentence.
L'estrapade de terre se donne en liant les pieds et les mains du coupable, derrière le dos, à une corde et le laissant tomber de la même manière jusqu'à deux ou trois pieds de terre : ce qui expose ses bras et ses jambes à de grandes douleurs par le poids du corps. L'estrapade était un châtiment qui ne s'infligeait pas aux cavaliers ; ce supplice cessa d'être en usage dans les armées françaises sous Louis XIII.
Fig.
C'était un maître [Marot] ; il rimait aisément ; Point ne donnait à ses vers l'estrapade
, Chaulieu, Rondeau sur Benserade. - 2La potence au haut de laquelle on élevait le patient. Place de l'Estrapade, place à Paris, où une telle potence était dressée et où l'on supplicia beaucoup de protestants.
- 3 Terme de manége. Défense du cheval consistant en sauts vifs accompagnés de ruades.
- 4Tour qu'on fait en voltigeant sur la corde. Il consiste à se tenir fortement suspendu avec les mains à la corde et à faire passer une ou plusieurs fois son corps entre les deux bras qu'on tient écartés l'un de l'autre. Double, triple estrapade.
- 5Se dit, au jeu de l'hombre, de la chance du joueur qui fait la bête après avoir joué sans prendre.
- 6Outil pour monter le grand ressort d'une pendule.
HISTORIQUE
XVIe s. Les capporaulx sont tenus de l'appliquer à l'estrapade
, Carloix, IV, 13. Et s'il y eust eu une strapade en la ville, ils se pouvoient bien asseurer d'y servir d'exemple d'une telle abomination
, Carloix, V, 21. Il eust l'estrapade, c'est à dire trois traicts de corde bien roides ; et estoit si haulte qu'il en cuyda mourir
, Carloix, VI, 3.
ÉTYMOLOGIE
Ital. strappata, de strappare, arracher ; du germanique : suisse, strapfen, tirer ; allemand, straff, fortement attaché ; angl. strap, courroie (comp. ÉTRIER).