« entéléchie », définition dans le dictionnaire Littré

entéléchie

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entéléchie

(an-té-lé-chie) s. f.

Terme de métaphysique.

  • 1Dans le langage d'Aristote, qui est le créateur du mot, la force par laquelle un objet passe d'un premier état à un second, de ce qu'il n'était pas encore à ce qu'il est ; force considérée par rapport au but auquel elle tend. L'âme est l'entéléchie première d'un corps naturel doué d'organes et ayant la vie en puissance, Aristote, De l'âme, II, I, § 5. Il y concevait [dans la matière] une certaine force qui n'est plus une simple grandeur géométrique ; c'est la fameuse et obscure entéléchie d'Aristote, dont les scolastiques ont fait les formes substantielles, et toute substance a une forme selon sa nature, Fontenelle, Leibnitz. L'âme est une entéléchie, c'est-à-dire autant qu'on peut conjecturer, le principe actif de tout ce qui se produit en nous, Condillac, Hist. anc. liv. III, ch. 21.
  • 2Synonyme de monade, dans le système de Leibnitz. Il [Leibnitz] donnait le nom de monades ou d'entéléchies aux substances simples bornées aux seules perceptions, et il réservait celui d'âme aux substances simples douées de perception et de conscience, Bonnet, Œuvres mél. t. XVIII, p. 90, note 5, dans POUGENS.

ÉTYMOLOGIE

Ἐντελέχεια, de ἐντελὴς, achevé (de ἐν, en, et τέλος, fin), et ἔχειν, avoir.