« effroyable », définition dans le dictionnaire Littré

effroyable

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

effroyable

(è-fro-ia-bl' ; plusieurs prononcent è-froi-ia-bl') adj.
  • 1Qui inspire un effroi mêlé d'horreur. Un spectacle effroyable. Une mort effroyable. Seigneur, le récit même en paraît effroyable, Corneille, Cinna, IV, 1. Mais que, dans cette effroyable confusion de toutes choses, il est beau de considérer ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut de ce royaume, Bossuet, Reine d'Anglet. Un Hérode, un Tibère effroyable à nommer, Boileau, Sat. X. Quels coups accompagnés de regards effroyables, Racine, Mithr. V, 4. Je le vois comme un monstre effroyable à mes yeux, Racine, Phèd. III, 3. Un effroyable cri, sorti du fond des flots, Racine, ib. V, 6. Et ce jour effroyable [le massacre des Juifs] arrive dans dix jours, Racine, Esth. I, 3. Ce songe et ce rapport, tout me semble effroyable, Racine, Athal. II, 5.
  • 2 Par extension, qui est d'une laideur repoussante. Figure effroyable.
  • 3Excessif, incroyable. Il y avait un monde effroyable à cette assemblée. Dépense effroyable.

REMARQUE

Malherbe a employé effroyable dans le sens de effrayant, redoutable : Je le connais, Destin, vous avez arrêté Qu'aux deux fils de mon roi se partage la terre ; Et qu'après le trépas ce miracle de guerre Soit encore effroyable en sa postérité, Malherbe, II, 7.

HISTORIQUE

XVe s. Alors, si estes embusché [caché], Voirez quelle chose effroyable Fait feu commun dit vegetable, Tr. d'alch. 128.

XVIe s. Un si effrayable incendiaire, Carloix, VI, 28. J'eus à souffrir cette condition, que la veue de ma maison m'estoit effroyable, Montaigne, IV, 206. Rendre les urines espesses, noires et effroyables, ou les avoir arrestées par quelque pierre espineuse et herissée, Montaigne, IV, 271.

ÉTYMOLOGIE

Effroyer, une des formes anciennes d'effrayer (voy. EFFRAYER). La finale able a ici un sens actif.