« dom », définition dans le dictionnaire Littré
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dom
- 1Titre d'honneur que l'on donnait à certains religieux, entre autres aux bénédictins.
Le bon Calmet ou dom Calmet (car les bénédictins veulent qu'on leur donne du dom)…
, Voltaire, Dict. phil. Job.À Avignon, place des Doms, la place où se trouve le château des papes.
Par assimilation plaisante avec un moine.
Dom pourceau criait en chemin…
, La Fontaine, Fabl. VIII, 12. - 2Titre d'honneur particulier aujourd'hui à la langue portugaise, comme don l'est à la langue espagnole.
HISTORIQUE
XIe s. Danz Oliviers a trait sa bone espée
, Ch. de Rol. CV. Dient Franceis : Dannes Deus nous aït [aide]
, ib. CCXLIII. Fors seul Tierri le frere dam Geifreid
, ib. CCLXXVII. Après celui [ils] eslurent dant Garin le Pohyer
, Sax. IV.
XIIIe s. Mes or nous dites, dans trichierres [seigneur trompeur], Quant ces paroles apreïstes, Ou [au] droit sens pourquoi nes [ne les] preïstes ?
la Rose, 15062. Seez trestout, et vous, dans rois, Vous seez tantost et isnel
, Fl. et Blanch. 850.
XVe s. Là estoit damp abbé, qui point ne s'espargnoit
, Froissart, I, I, 86.
XVIe s. Battaille navale qui s'est gaignée soubs la conduicte de dom Joan d'Austria
, Montaigne, I, 249.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. don, dompn ; espagn. don ; portug. dom ; ital. donno ; du latin dominus, seigneur. La forme dam ou damp est équivalente à dom ou dompn, à cause de la tendance qu'a eue la langue de changer le son o ou on, en a ou an : par exemple, domina, dame ; l'en, l'on, etc. ; le p provient d'une intercalation familière à la langue après l'm ou l'n, comme dans dompter, de domare, temptation, de tentationem, etc. On tire dominus, de domus, maison ; mais le suffixe ĭnus, avec i bref, n'a pas, dans la latinité, le sens possessif ; aussi les étymologistes ont-ils cherché à y voir une forme verbale, répondant au grec δόμενος, au sanscrit damanas, et signifiant celui à qui a été donné… d'où possesseur.