« da », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
da [1]
- Particule qui se joint à l'adverbe oui, à l'adverbe non, et à l'expression négative nenni, et donne plus de force à l'affirmation ou à la négation. Oui-da. Nenni-da.
Crémante : Et l'on n'est pas si vieux encore à soixante ans. - Le marquis : Non-da, vous êtes sain
, Quinault, Mère coquette, I, 4.Isolément.
En amour da, non en guerre
, La Fontaine, Fér.Et pourtant papa Dit que je suis bête ; Est-ce ma faute, da ! S'il m'a faite comme ça
, Scribe Et Poirson, le Nouveau Pourceaugnac, sc. 4.
HISTORIQUE
XIIIe s. Diva ! dont [donc] nel recognistront Cil qui la felonie font
, Psaumes en vers, dans Liber psalm. p. 269. Diva, Floires ; après mangier Te doit tes ostes [ton hôte] consillier
, Fl. et Blanchefl. V. 1705. Diva ! fait il, lesse m'ester ; Diex ne me lesse avant aler
, Ren. 229. Aus Sarasins [il] parole, bien fu sa vois oïe : Diva ! entendés çà, oiés ma comandie
, Ch. d'Ant. V, 1038.
XVe s. Vous faites là la tourne boule ; à quel pié dea va cette danse ?
Miracle de Ste Geneviève. Dea, beaulx amis, ce dict Amours, Celui qui à servir se met…
, Orléans, Complainte, l'amant et l'amour.
XVIe s. Dea, monfrere, hé pourquoi ne me l'aviez-vous dit ?
Garnier, Bradamante. Mort ? ce dist-elle, enda, je n'en crois rien ; Je l'ay veu vif depuis ne sçais combien
, Marot, III, p. 184. Pourquoi non dea ? Socrates estoit homme et ne vouloit ny estre ny sembler aultre chose
, Montaigne, III, 380. Oui dea, respondit l'aultre, pourveu que ce ne soit pas d'une beauté parée et sophistiquée comme la tienne
, Montaigne, III, 385.
ÉTYMOLOGIE
La forme ancienne est dea, monosyllabe, une autre encore plus ancienne est diva. D'après Diez, diva est composé des deux impératifs, di (dis) et va. Il montre qu'on s'est servi du simple va de la même façon : Va, car me di,
Chev. au lion, éd. Guest, p. 138. ; Lesse, va, tost les chiens aler,
Ren. I, 47. ; Qui es-tu, va ?
Rutebeuf, II, 101. ; Or va, de par Dieu va,
Cheval. au cygne, V. 6242. ; et qu'on renforça ce petit mot en y ajoutant l'impératif di (de dire) qui a également un sens d'excitation, et qui même se trouve répété : Et tu, diva di, faz noienz.
Rutebeuf, I, 335. Cette explication est satisfaisante. Diva fut contracté en dea, puis en da.