« détestable », définition dans le dictionnaire Littré
détestable
Définition dans d'autres dictionnaires :
Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
détestable
(dé-tè-sta-bl') adj.
- 1Qu'on doit détester.
Les détestables feux de son ambition
, Corneille, Cinna, III, 1.Lâche, tu viens ici braver encor des femmes, Vanter insolemment tes détestables flammes
, Corneille, Sertor. V, 4.Venez et terminez mes détestables jours
, Racine, Théb. V, 6.Voilà de ton amour le détestable fruit
, Racine, Androm. V, 3.Moi seule, j'ai tissu le lien malheureux Dont tu viens d'éprouver les détestables nœuds
, Racine, Baj. V, 12.Et le roi, qui ne sait où trouver le coupable, N'impute qu'aux seuls Juifs ce projet détestable
, Racine, Esth. III, 2.Il se dit aussi des personnes.
La détestable Oenone a conduit tout le reste
, Racine, Phèdre, V, 7.On verra de David l'héritier détestable Abolir tes honneurs, profaner ton autel, Et venger Athalie, Achab et Jézabel
, Racine, Ath. V, 6.Oubliez-vous que notre détestable Marie, fille de Henri VIII, fut heureuse jusqu'à sa mort ?
Voltaire, Jenni, 7. - 2 Par exagération, très mauvais en son genre. Le temps est détestable.
Je la trouve [l'École des femmes] détestable, morbleu ! détestable, du dernier détestable, ce qu'on appelle détestable
, Molière, Critique, 6.Qui dit froid écrivain dit détestable auteur
, Boileau, Art p. IV.Béni sois-tu, vin détestable ! Pour moi tu n'es point redoutable
, Béranger, les Car.
HISTORIQUE
XIVe s. Lequel Besançon estoit de très detestable vie, et qui ne vivoit que de ce que jeunes femmes folieuses gaignoient à un chascun aux champs ou ailleurs
, Du Cange, follis.
XVIe s. Les calomnies de nos adversaires pueront et seront detestables à toutes gens de sens rassis et d'integrité
, Calvin, Instit. 1114.
ÉTYMOLOGIE
Lat. detestabilis, de detestari, détester.