« défi », définition dans le dictionnaire Littré

défi

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

défi

(dé-fi) s. m.
  • 1Provocation à un combat singulier. Porter un défi. Et depuis le défi que mes traits t'ont porté, Chaque instant qui se perd marque ta lâcheté, Rotrou, Antig. II, 1. Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi, La Fontaine, Fabl. VII, 10. Mars enfin comble nos misères ; Des rois nous payons les défis, Béranger, Nature.

    Toute provocation. Accepter, relever un défi. … Vous en avez menti, Répond le campagnard, et, sans plus de langage, Lui jette pour défi son assiette au visage, Boileau, Sat. III.

  • 2Déclaration provocatrice, par laquelle on exprime à quelqu'un qu'on le juge hors d'état de faire quelque chose. On le mit au défi de passer la rivière à la nage. Il a fallu que les moindres apparences de crime vous aient manqué contre lui, puisque vous n'avez point répondu à un tel défi, Pascal, Prov. 15.

    Se porter défi, en parlant des choses, se valoir, être de même grosseur, grandeur, etc.

    Béranger a dit dans le même sens se porter un défi : Et je m'assieds entre Des grands dont le ventre Se porte un défi, Béranger, Cocagne. Dans cette phrase il faudrait les ventres, puisque se porter défi ou un défi est ici réciproque. Cependant la pluralité étant déjà marquée par des grands, on ne doit voir là qu'une licence poétique.

HISTORIQUE

XVe s. … Alors je vous affy Que j'heu bien peur et ung très grant deffy De perdre honneur par ma grant nonchallance, Faifeu, p. 15, dans LACURNE.

XVIe s. Se battre en deffy, Brantôme, Cap. fr. t. I, p. 84, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Voy. DÉFIER. Défi est un mot récent ; on ne trouve dans les anciens textes que defiement ou defiance.