« clinquant », définition dans le dictionnaire Littré

clinquant

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

clinquant

(klin-kan) s. m.
  • 1Lamelle brillante d'or, d'argent, etc. qui entre dans certaines parures. Ce dos chargé de pourpre et rayé de clinquants, Malherbe, II, 5. On m'a dit Que contre les clinquants le roi fait un édit, Régnier, Sat. VIII. Point de clinquant, jupe simple et modeste, La Fontaine, Orais. M. de Monchevreuil et M. de Villars s'accrochèrent l'un à l'autre d'une telle furie ; les épées, les rubans, les dentelles, les clinquants, tout se trouva tellement mêlé, brouillé, embarrassé, Sévigné, 502. Un chambellan qui de clinquant pétille, Béranger, Bonne fille. Voyez-les… Vous habiller l'amour d'un clinquant précieux, Chénier, 182.
  • 2Lames ou feuilles de cuivre doré ou argenté qui brillent beaucoup et imitent le vrai clinquant. Le clinquant ne vous convient plus, J'ai cinquante écus de rente, Béranger, Cinquante écus. Quand de vanter ses faits tu vois un homme avide, Ne prends pas pour de l'or tout le clinquant qui luit ; Frappe sur les tonneaux, tu verras le plus vide Faire toujours le plus de bruit, Gomberville, dans RICHELET. Quoi ! votre personne qui est toute de clinquant, votre grand carrosse doré qui roule pour la première fois, Dancourt, Chevalier à la mode, I, 1.

    Fig. Ce qui brille. N'estimer que le clinquant.

  • 3 Terme de littérature. Choses brillantes, mais de mauvais goût. À Malherbe, à Racan, préférer Théophile. Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile, Boileau, Sat. IX. Le clinquant du Tasse m'a charmée, Sévigné, 340. De ces grands mots, clinquant de l'oraison, Enflés de vent et vides de raison, Rousseau J.-B. liv. II, Ép. II, Brumoy. Si l'on vous faisait voir que ce bon air, ces grâces, Ce clinquant de l'esprit, ces trompeuses surfaces Cachent un homme affreux…, Gresset, Méchant, III, 6.

HISTORIQUE

XVe s. Certes les pompes et parures de lors n'estoyent pas telles que celles de present ; car les princes jouxtoyent en parures de drap de laine, de bougran et de toile, garnis et ajolivez d'or clinquant ou de peinture seulement, De la Marche, Mém. liv. I, p. 164, dans LACURNE.

XVIe s. On myllieu de la place pendoyent les armoyries, mignonnement introphiées d'or cliquant, Rabelais, Sciomachie. Ils avoient gardé par espoir de rançon tous ceux qui avoient du clinquant ou autres beaux vestemens, D'Aubigné, Hist. II, 468. Avec festons, trophées, et merveilleuse abondance de clinquant d'or et d'argent, qui voletoit par-dessus, Carloix, IV, 12.

ÉTYMOLOGIE

Rouchi, cliquant ; du hollandais klinken, résonner, le clinquant étant ce qui fait du bruit.