« chauve », définition dans le dictionnaire Littré
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chauve
- 1Dont les cheveux sont tombés en totalité ou en partie par l'effet de l'âge ou de la maladie.
Chevelu sur le front et chauve par derrière
, Régnier, Sat. X.Il n'est tête chauve qui tienne
, La Fontaine, Fabl. I, 17.Le chef branlant, la tête chauve
, Beaumarchais, Barb. de Sév. II, 13.S. m. Un chauve. Phèdre dit que deux chauves se battirent pour un peigne qu'ils avaient trouvé.
Ceux qui n'ont rien ne laissent pas d'y faire des pertes, et on y arrache les cheveux aux chauves
, Guez de Balzac, liv. VI, lett. 5. - 2Se dit d'un oiseau qui a la tête dégarnie de plumes.
Se dit d'une graine, d'un fruit dépourvu de poils, d'aigrette, etc.
- 3 S. f. Une chauve, veine blanche dans une carrière d'ardoise.
PROVERBE
L'occasion est chauve, il est difficile de la bien saisir.Villeroy eut ordre de tenter tout pour le secours de Namur ; mais l'occasion, qui est chauve, ne revient plus
, Saint-Simon, 31, 100.
HISTORIQUE
XIIe s. Il n'i fist joie ne cheveluz ne chauz
, Ronc. p. 149. Petiz enfanz eissirent hors de la cited, si l'gaberent, si li distrent : or en vien, dan calf, or en vien
, Rois, 351.
XIIIe s. Ne remest en la ville ne chauf ne chevelu
, Berte, CXXXVII. Si vous aviés passé le flum Jordain, vous n'i atenderiés ni cauf ni kevelu
, Chr. de Rains, 203. Après mengier, savez que firent ; Hastivement se departirent, Qu'il n'i remist ne bons ne maux, Fors eulx, ne chevelox ne caux
, Ren. 12672.
XVIe s. Tous ayment mieulx estre chenus que devenir chauves
, Génin, Récréat. t. II, p. 250. De commodité, j'en tirois peu ou rien [de l'argent] : pour avoir plus de moyens de despense, elle [la despense] ne m'en poisoit pas moins ; car, comme disoit Bion, autant se fasche le chevelu comme le chauve, qu'on lui arrache le poil
, Montaigne, I, 315.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. calv, qualv : espagn. et ital. calvo ; du latin calvus. Ne chevelu ne chauf était une locution habituelle dans l'ancienne langue pour dire : âme qui vive.