« cancan », définition dans le dictionnaire Littré

cancan

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cancan [1]

(kan-kan) s. m.
  • 1Bruit, scandale fait mal à propos. Il fit un grand cancan de peu de chose. En ce sens on écrit aussi quanquan. Oui j'irais imiter ces faiseurs de cancans, Cercle des femmes, dans LEROUX, Dict. comique. La reine au contraire tint bon, Et repartit toujours que non, Lui dit [au président Molé] que ce qu'elle a fait faire, Elle l'a jugé nécessaire, Et qu'il faisait un grand cancan D'un bruit qui n'était pas si grand, Saint-Julien, Le courrier burlesque envoyé à Mgr le prince de Condé dans sa prison, Paris, 1650.
  • 2Bavardages, malins propos. Cette nouvelle n'est pas sûre, c'est un simple cancan. Il est en butte aux cancans d'une petite ville.
  • 3Sorte de danse inconvenante des bals publics avec des sauts exagérés et des gestes impudents, moqueurs et de mauvais ton.

    Mot très familier et même de mauvais ton dans le dernier sens.

HISTORIQUE

XVIe s. Trois ou quatre cents avocats du palais de Paris s'en allerent au greffe de la cour y remettre leurs chaperons et protester de cesser leur caquet ; de quoi les baguenaudiers et pedants firent de grands cancans, ainsi que si le royaulme eust du perir pour estre repurgé de ces chicaneurs, Sully, Mém. t. IV, p. 178, éd. de 1763.

ÉTYMOLOGIE

Quanquam, quoique, à cause de la querelle qu'excita dans les écoles du moyen âge la prononciation de ce mot, les uns disant kan-kan, à l'ancienne mode, les autres kouan-koua-m', à la nouvelle mode, qui est restée la nôtre. C'est là l'étymologie traditionnelle ; cependant il y a dans l'ancien français caquehan, assemblée tumultueuse, tapage, querelle : XIVe s. Les dits habitans se pourront assembler pour eux conseiller et taillier, sans qu'il puisse estre dit caquehan, Du Cange, caquus. Comme les habitans de la ville d'Arras fussent alez par maniere d'assemblée, monopole et caquehan, Du Cange, ib. XVe s. Se nul est trouvé qui face quaquehan ne harelle, Du Cange, ib. On trouve aussi taquehan dans le même sens : XIVe s. Pour eschiver touz perilz, conspirations et taquehanz, Du Cange, tanqhuanum. Par maniere de tacaan et venans contre leurs sermens et contre l'utilité publique, Du Cange, ib. Le mot caquehan ou taquehan, qui paraît spécial aux provinces du nord, est moins voisin, par la forme, de cancan que l'ancienne étymologie quamquam.