« céans », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
céans
- Ici dedans, surtout en parlant de la maison où l'on se trouve.
Qu'est-ce qu'on fait céans ? comme est-ce qu'on s'y porte ?
Molière, Tartufe, I, 5.Usurper céans un pouvoir tyrannique
, Molière, ib. I, 1.Je n'aime point céans tous vos gens à latin
, Molière, F. sav. II, 7.Si son clerc vient céans, fais-lui goûter mon vin
, Racine, Plaid. I, 6.Ce qui est de réel, est que vous seriez céans libre comme chez vous
, Fénelon, XXI, 282.
REMARQUE
Le chevalier, quand il passait devant le château d'une dame de mauvaise renommée, faisait aux portes une note d'infamie ; si au contraire la dame de céans avait bonne grâce et vertu, il lui criait
, Chateaubriand, Génie, IV, V, 4. Chateaubriand s'est mépris sur l'emploi de céans ; il fallait léans : car le chevalier est dehors et non pas dedans ; il ne faut donc pas se servir de céans qui signifie ici dedans.
HISTORIQUE
XIIIe s. Que ceens entre femme n'en yver n'en esté
, Berte, XLV. Despuis [nous] l'avons ceans nourrie et alevée
, ib. CXC. Je voy que il a ceans huit cents personnes et plus
, Joinville, 192.
XVe s. Tels et si faicts sont les languages par ciens par ceste ville et par toutes aultres
, Chastelain, Chr. des ducs de B. III, 58.
XVIe s. Les exemples que je tire ceans de ce que j'ay leu
, Montaigne, I, 103. La meilleure prose ancienne, et je la seme ceans [ici dedans, c'est-à-dire dans mon livre] indifferemment pour vers, reluit partout de la vigueur et hardiesse poetique
, Montaigne, IV, 137.
ÉTYMOLOGIE
Çai, une des anciennes formes de çà (voy. ÇÀ), et ens, de intus, dedans.