« bis », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
bis, bise [1]
- D'un gris brun. De la pâte bise.
Cette maîtresse un tantet bise Rit à mes yeux
, La Fontaine, Pâté.Pain bis, pain de couleur bise, attendu qu'il y reste du son.
J'ai faim, dit-il ; et bien vite Je sers piquette et pain bis
, Béranger, Souv. du peuple.Pain bis blanc, pain entre le bis et le blanc. L'Académie écrit bis-blanc avec un trait d'union, qui est de trop ; car ces adjectifs de couleur redoublés n'en prennent pas.
À bis, à blanc, de toute façon.
… tout ce qu'en ce temps, à bis, à blanc, on veut qu'on croie,
Harangue des gens de Sarulle à M. de Vintimille contre l'unigenitus, 1732.
HISTORIQUE
XIe s. Les roches bises, les destreiz merveilleus
, Ch. de Rol. LXIII.
XIIe s. Et [ils ont] les murs crevantés de fort arene bise
, Sax. XXIII.
XIIIe s. La granche fu moult bien asise ; Li mur furent de roche bise Moult fort, ne vos en mentiron
, Ren. 6524. Après tous ceus se tint Franchise, Qui ne fu ne brune ne bise, Ains ere blanche comme nois [neige]
, la Rose, 1198. Chascuns est en aniaus et en buies là mis, Chascun jor portent piere aus murs d'araine bis, Et traient aus carues [charrettes] tote jor com roncis
, Ch. d'Ant. I, 670. Sepultures leur pavent leur cloistre et leur eglise De mainte bele tombe polie, blanche et bise, Forte, dure et espesse por ce qu'elle ne brise
, J. de Meung, Test. 1078.
XVIe s. Qui de la peau de lyon roux ou bis Vouldroit armer la semplette brebis, Jà plus hardie ou fiere n'en seroit
, Marot, J. V, 93. Ô cueur remply de fallace et faintise ! Ô cueur plus dur que n'est la roche bise !
Marot, II, 5. Robin mangeoit un quignon de pain bis
, Marot, VI, 263. J'ay bien occasion de vous suivre, monsieur le lieutenant, et faire service à la noble assemblée, à bis ou à blanc, à tort et à droit
, Sat. Mén. p. 97.
ÉTYMOLOGIE
Berry, bège, fauve, roussâtre ; provenç. bis ; espagn. bazo ; ital. bigio ; bas-lat. bisus. Mot d'origine difficile à trouver. Vossius, dans Ménage, Orig. de la langue ital. p. 509, indique une étymologie que Diez est disposé à accepter ; c'est le latin bysseus (de byssus) qui signifia couleur de coton et qui, comme d'autres termes de couleurs, aurait changé d'acception ; d'où viendraient le port. bugio, bis, et le bas-lat. busius, fauve. Pourtant Diez préfère une apocope de bombycius (de coton), semblable à celle de basin ; les formes voisines auraient donné : bombacius, l'esp. bazo, et bumbucinum, le port. bugio. Ménage avait indiqué piceus.