« aurore », définition dans le dictionnaire Littré
aurore
Définition dans d'autres dictionnaires :
Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
aurore
(o-ro-r') s. f.
- 1La lueur qui précède, à l'horizon, le lever du soleil.
Nous eûmes le plaisir, tout le long du chemin, de voir le coucher et l'aurore du soleil en même temps ; il se coucha, ce jour-là, à onze heures, et se leva à deux
, Regnard, Voy. en Laponie, p. 264.C'est un plaisir de voir lever l'aurore
, Sévigné, 290.Demain, sans différer, je prétends que l'aurore Découvre nos vaisseaux déjà loin du Bosphore
, Racine, Mithr. III, 1.Quand l'été vient, le pauvre adore ! L'été, c'est la saison de feu, C'est l'air tiède et la fraîche aurore…
, Hugo, Voix intér. v.Fig.
Une personne [dans nos tragédies] très imparfaite est nommée un soleil, ou tout au moins une aurore
, Fénelon, XXI, 212. - 2Jour de la vie.
Les ravages, l'exil, la mort, l'ignominie, Dès ma première aurore, ont assiégé ma vie
, Voltaire, Mérope, V, 1.Apprenez que Ninus, à sa dernière aurore, Sûr qu'un poison mortel en terminait le cours…
, Voltaire, Sémiram. IV, 3.Mais jusqu'à sa dernière aurore, En buvant frais, s'épanouir, Mes amis, ce n'est pas vieillir
, Béranger, Vieillesse.Comme une fleur qui n'a vu qu'une aurore
, Racine, Esth. I, 5.Le poëte voit ses aurores Se lever sans trouble et sans pleurs
, Hugo, Odes, I, 1. - 3 Fig. Commencement de certaines choses.
Ces sectes ne sont qu'une ébauche et comme l'aurore de la réforme
, Bossuet, Var. 15.Les Français, sous Louis XIII, commencèrent à se rendre recommandables par les grâces et les politesses de l'esprit ; c'était l'aurore du bon goût
, Voltaire, Mœurs, 176.Le jour qui vous éclaire est pour vous à l'aurore
, Voltaire, Zaïre, III, 4.Ils n'éclipseront pas le jour qui vient d'éclore, Et dont l'Europe entière a vu briller l'aurore
, Saint-Lambert, Saisons, Hiver.Rayon divin, es-tu l'aurore Du jour qui ne doit pas finir ?
Lamartine, Méd. I, 4. - 4 Poétiquement, l'orient, les pays situés à l'orient.
Qu'un vent vienne à souffler du soir ou de l'aurore
, Lamartine, Harm. I, 5.Embrasez par nos mains le couchant et l'aurore
, Racine, Mithr. III, 1.Un roi qui naguère, avec quelque apparence, De l'aurore au couchant portait son espérance
, Racine, ib. III, 1.Il sied mal de venger l'affront de Théodore à celle qui régit le couchant et l'aurore
, Rotrou, Bélis. I, 3.Les brigands du midi, du nord et de l'aurore
, Voltaire, Tancr. I, 1. - 5Adj. invar. De couleur orangé clair. La couleur aurore ; une teinture aurore ; des rubans aurore ; des garnitures aurore.
La prunelle est chez eux [les Albinos] d'une couleur aurore très brillante
, Voltaire, Ch. de notre globe, 177.S. m. La couleur aurore. L'aurore de votre robe est plus beau que celui de votre capote.
- 6Aurore boréale, météore lumineux qui est très fréquent dans les régions polaires.
- 7Dans l'horticulture, renoncule jaune. Aurore naissante, nom d'un œillet violet.
HISTORIQUE
XVIe s. Sus l'heure que la joyeuse aurore aux doigtz rosatz dechassera les tenebres
, Rabelais, Pant. III, 13.
ÉTYMOLOGIE
Aurora, dit pour ausora, du sanscrit ush, brûler (voy. USTION).
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AURORE. Ajoutez :8La 94e planète télescopique, découverte par M. Watson.
9 S. m. Nom d'un papillon diurne, dont l'extrémité des ailes supérieures est d'un beau jaune orange.
L'aurore de Provence, couleur jaune soufre, H. Pelletier, Petit dict. d'entomologie, p. 20, Blois, 1868.