« atteler », définition dans le dictionnaire Littré

atteler

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

atteler

(a-te-lé), j'attelle, j'attelais, j'attellerai, j'attellerais, attelant, attelé v. a.
  • 1Attacher des animaux de trait. Atteler des chevaux à un carrosse. Cérès présentait aux hommes une charrue et faisait atteler des bœufs, Fénelon, Tél. XVII.

    Absolument. C'est d'ordinaire le cocher qui attelle. Nous fîmes atteler.

    On dit aussi atteler une voiture, une charrue.

  • 2 Par extension. Il fit atteler à son char les rois qu'il avait vaincus, Fénelon, Tél. XI. Il [Napoléon] attelait des rois au char de ses victoires, Hugo, Odes, II, 4.
  • 3S'atteler, v. réfl. Il se dit par extension des personnes. Ils s'attelèrent au chariot et le traînèrent.

    Fig. S'atteler au char de la puissance, servir les puissants.

HISTORIQUE

XIIe s. Quatre escuiez des miex enparentés Ont lor roncins au tinel atelez, Bat. d'Aleschans, 3746. Iloc au jour se voudra asteler [préparer, disposer], Ronc. p. 8.

XIIIe s. Quant la vieille fu arse, Tybert [ils] font ateler [à la claie], Berte, XLVII. En leu de chevaus atelés, Ot es limons huit colombiaus Pris en son colombier moult biaus, la Rose, 15986. Car Eolus, li diex des vens, Quant il les a bien atelés [les nuages], Lor met es piez si bonnes eles Que nus oisiaus n'ot onques teles, ib. 18208. Ens en la croute à voute en est li Turs alés, Puis à l'eschiele prise, au chief s'est atelés, Ch. d'Ant. VI, 501.

XIVe s. Lors le fit Tulles lier à deux charretes, et à chascune ateler six chevaux, Bercheure, f° 16, verso. Lequel Colin, pource qu'il estoit haïz de tout le peuple, aucuns mire ne cirurgien ne le voult [voulut] aler remuer, et n'y eut que une femme qui atela ses jambes, Du Cange, astula.

XVIe s. Il part donc à minuit avec la fleur de son armée, et deux canons bien astelez, D'Aubigné, Hist. II, 277. Et les os fracturés estant reduits, bandés, et astelés ainsi qu'il appartient, le bras sera pendu en escharpe, Paré, XIII, 18.

ÉTYMOLOGIE

Bas-lat. astellare. On donnait le nom d'astelet au bois du collier des chevaux ; de là atteler ; ce mot vient donc de astele ou, comme nous écrivons aujourd'hui, attelle (voy. ce mot). Ainsi il faut complétement rejeter l'étymologie de pro-telum qui en latin signifie attelage ; nous ne connaissons pas en cette langue de mot attelum, qui ait pu produire le mot français ; et si l'on invoquait dételer, nous remarquerions que estele s'est dit pour astele, et que dételer est pour desteler. Comparez le Berry âte, s. f. timon d'une voiture à bœufs.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ATTELER. - HIST. Ajoutez :

XVe s. Les beufz de Pierre Caurin hatellés aux trahynes [charrettes] chargées dudit bois, Du Cange, trainare.