« astre », définition dans le dictionnaire Littré

astre

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

astre

(a-str') s. m.
  • 1Tout corps cheminant régulièrement dans les espaces célestes.

    Astres de Bourbon, petits corps qu'on a dit avoir vus circuler autour du soleil, au-delà de Mercure.

    L'astre des nuits, la lune.

    L'astre du jour, le soleil. L'astre du jour a vu ma course vagabonde Jusqu'aux lieux où, cessant d'éclairer nos climats…, Voltaire, Alz. II, 1. Prends garde que jamais l'astre qui nous éclaire Ne te voie en ces lieux mettre un pied téméraire, Racine, Phèd. IV, 2. Il voit l'astre qui nous éclaire, Racine, Esth. II, 3. Le soir est près de l'aurore ; L'astre à peine vient d'éclore Qu'il va terminer son tour, Lamartine, Harm. II, 1.

    Poétiquement, au pluriel, le ciel. Ta gloire montera jusqu'aux astres, Fénelon, Tél. II.

  • 2 Terme d'astrologie. Les astres, les corps célestes considérés par rapport à leur influence prétendue sur la destinée des hommes. Sous quel astre ennemi faut-il que je sois née ! Racine, Mithr. I, 2. Sous quel astre cruel avez-vous mis au jour Le malheureux objet d'une si tendre amour ? Racine, Iphig. V, 3. De son astre opposé telle est la violence, Corneille, Sertor. I, 1. Quel astre agit sur vous avec tant de rigueur ? Corneille, D. San. III, 1. Hymen !… sous quel astre odieux Mon père a-t-il formé tes redoutables nœuds ! Voltaire, Alz. III, 2. Sous quel astre, bon Dieu, faut-il que je sois né ? Molière, Fâch. I, 1. Mon astre me disait ce que j'avais à craindre, Molière, Mis. IV, 3. Si son astre en naissant ne l'a formé poëte, Boileau, Art. p. I.
  • 3 Fig. et poétiquement, personne illustre. On vit paraître Guise, et le peuple, inconstant, Tourna bientôt ses yeux vers cet astre éclatant, Voltaire, Henr. III, 65. Il est l'astre naissant qu'adorent nos États, Corneille, Nicom. II, 1.

    Familièrement. Cette femme est belle comme un astre, elle est très belle. C'est un astre. Dès que ces nouveaux astres parurent à la cour…, Hamilton, Gram. 9.

HISTORIQUE

XVIe s. Non pas qu'au vrai nous croyons que les astres, Qui sont reiglez, permanans en leurs atres…, Rabelais, Épître à Jehan Bouchet, 1837, p. 358.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. astre ; espagn. et ital. astro ; de astrum ; angl. star ; allem. Stern ; grec ἄστρον ; persan, stare ; zend, astu ; sanscrit védique, strĭ. Tous ces mots sont fondamentalement les mêmes, et paraissent se rapporter à un radical sanscrit str, qui signifie disperser : de sorte que les astres sont la dispersion, la dissémination.