« ampoulé », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
ampoulé, ée
- Enflé, en parlant du style. Discours ampoulé. Phrases ampoulées.
Pour savoir former quatre vers ampoulés
, Régnier, Sat. IV.Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme
, Boileau, Art p. I.Que devant Troie en flamme Hécube désolée Ne vienne pas pousser une plainte ampoulée
, Boileau, ib. III.Jouet de leurs caresses traîtresses, de leurs compliments ampoulés
, Rousseau, Prom. 8.
SYNONYME
AMPOULÉ, EMPHATIQUE, BOURSOUFLÉ. Trois qualités défectueuses d'un style qui dépasse la mesure. Emphatique marque l'exagération, et indique que l'on fait paraître ou briller les choses plus qu'il ne faut. D'après Marmontel, on appelle un style, un vers, un discours ampoulé, celui où l'on emploie de grands mots à exprimer de petites choses. Bousouflé exprime une rédondance de grands mots vides de sens et d'idées. On remarque que, seul de ces trois mots, emphatique n'a pas toujours une signification défavorable ; par exemple, dans cette phrase de Bossuet : En marquant ce passage décisif, on aurait fait entendre d'abord que le terme être appelé, loin d'être diminutif, était emphatique et confirmatif.
HISTORIQUE
XVIe s. Je trouvay l'autre costé tout empoullé
, Paré, IX, 1er Disc. Et rapporte au logis les deux mains empoulées
, Ronsard, 894. Maintenant que l'hyver de vagues empoulées Orgueillit les terrens…
, Ronsard, 278. Et ceux qui de gands emplombez Meurtrissoient la chair empoullée
, Ronsard, 521. Les autres sont trop empoulez et presque creux d'enfleures comme hydropiques, lesquels pensent n'avoir rien fait d'excellent, s'il n'est extravagant, creux et bouffy
, Ronsard, 584. Beaucoup plus empoullé que plein de majesté
, Ronsard, 660.
ÉTYMOLOGIE
Ampullatus, d'ampulla, ampoule (voy. AMPOULE) ; provenç. ampulhos ; ital. ampolloso. Dans le XVIe siècle, ampoulé s'employait aussi pour signifier affecté d'ampoules.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
AMPOULÉ, ÉE. Ajoutez :
Il est vrai que la courtisane n'a pas de quoi être fière en montrant son torse mesquin et ses jambes ampoulées, Bürger, Salons de 1861 à 1868, t. I, p. 125.