« alchimie », définition dans le dictionnaire Littré

alchimie

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alchimie

(al-chi-mie. Le dictionnaire grammatical de 1784 dit qu'on prononce alkimie ; aujourd'hui on prononce alchimie, comme chimie) s. f.
  • Chimie du moyen âge, qui, au lieu d'avoir pour but l'étude de la composition des corps, cherchait la panacée universelle et la transmutation des métaux. L'alchimie a été la préparation de la vraie chimie. Mazarin se faisait un mérite de ce qu'il avait fait évanouir avec un peu de poudre d'alchimie cette nuée de prétentions, Retz, II, 375.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ou d'alquemie tant aprengne Que tous metaus en color taingne, Qu'el [l'art] se porroit ainçois tuer, Que les especes remuer, Se tant ne fait qu'el les ramaine à lor nature premeraine, la Rose, 16267.

XIVe s. Le penser est erreur infaicte Contre le noble art d'alchymie Et profonde philosophie, L'alch. à nat. 728.

XVe s. Il fauldroit faire l'arquemie, Qui vouldroit forgier faulceté, Tant qu'elle devint loyaulté, Quant en malice est endurcie, Orléans, Rondel. Il avoit acointance à ung des habiles hommes du monde qui estoit le meilleur arquemiex que on peust trouver, et avecques faisoit escuz d'arquemie les plus beaulx que on pourroit dire, Du Cange, arquemia. Y dussai-je employer mon bien, Je ne vueil point d'autre alchymie ; Encore n'y perdrai-je rien ; Car boire contente ma vie, Basselin, XI.

XVIe s. À la fin tout leur cas s'en va en fumée, tellement que leur arquemie se pourroit plus proprement dire art qui mine, ou art qui n'est mie, Despériers, Contes, XI.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. alkimia ; espagn. alquimia ; ital. alchimia ; de l'article arabe, al, et chimie.