« affadir », définition dans le dictionnaire Littré
affadir
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affadir
(a-fa-dir) v. a.
- 1Rendre fade. Affadir une sauce.
- 2 Fig. Ôter le sel, le piquant. Affadir une épigramme.
Vous avez fardé la peinture ; Vous affadissez l'opéra
, Béranger, Pauvres am. - 3Causer une sensation désagréable au palais, à l'estomac, par quelque chose de fade. Le miel affadit le cœur.
Comme il y a de bonnes viandes qui affadissent le cœur, il y a un mérite fade et des personnes qui dégoûtent avec des qualités bonnes et estimables
, La Rochefoucauld, Pensées, 48. - 4 Fig.
Ces gens… l'affadissaient, L'endormaient en contant leur flamme
, La Fontaine, Petit Ch. - 5S'affadir, v. réfl. Devenir fade.
De Molière oublié le sel s'est affadi
, Voltaire, Ép. CI.[Dans le monde] Il faut se prêter, s'accommoder, s'affadir avec les enfants de la terre, nous qui devions en être le sel
, Massillon, Conf. Fuite.L'éloquence, toujours flatteuse dans les monarchies, s'est affadie par des adulations dangereuses aux meilleurs princes
, Massillon, Louis le Grand.
HISTORIQUE
XVIe s. Comme le vin se perd et affadist par l'eau, et toute la farine s'aigrit par le levain
, Calvin, Inst. 1 63. Cettui-ci, receu avec honneurs et caresses, fut renvoyé si plein de douceurs qu'il en affadit ses compagnons au retour
, D'Aubigné, Hist. I, 252. Je suis si affady aprez la liberté, que qui me deffendroit l'accez de quelque coing des Indes, j'en vivrois aulcunement plus mal à mon ayse
, Montaigne, IV, 242. Au lieu de m'aiguiser l'appetit par ces preparations et avantjeux, on me lasse et affadit
, Montaigne, II, 107. C'est le goust d'une molle fortune, qui s'affadit aux choses ordinaires et accoustumées
, Montaigne, IV, 283.
ÉTYMOLOGIE
À et fade.