« absurde », définition dans le dictionnaire Littré
absurde
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
absurde
(ab-sur-d', ou, suivant la prononciation réelle, ap-sur-d') adj.
- 1Qui est contre le sens commun. Peut-on rien dire de plus absurde ? Une hypothèse étrangement absurde. Un absurde de croire que… Une opinion absurde. Un absurde raisonnement.
Un merveilleux absurde est pour moi sans appas
, Boileau, A. P. III.Laisse là tes combats et cet absurde usage Qui met souvent le crime à l'abri du courage
, Anne de Boleyn, III, 4. - 2En parlant des personnes, qui parle ou agit contre le sens commun. Raisonneur absurde. C'est un homme absurde.
- 3 S. m. Absurdité. Tomber dans l'absurde. Réduire un homme, son homme à l'absurde. Démontrer une proposition par la réduction à l'absurde. L'absurde ne peut être cru.
Quand l'absurde est outré, l'on lui fait trop d'honneur De vouloir par raison combattre son erreur : Enchérir est plus court, sans s'échauffer la bile
, La Fontaine, Fab. IX, 1. - 4Absurde à, avec un verbe à l'infinitif.
Il mentait à son cœur en voulant expliquer Ce dogme absurde à croire, absurde à pratiquer
, Voltaire, IIe Disc. sur l'homme, 123.
HISTORIQUE
XVIe s. Voilà un bon mot et un utile desir, mais pareillement absurde
, Montaigne, II, 379. Il n'est aulcun absurde, selon nous, plus extreme que de maintenir que le feu n'eschauffe point
, Montaigne, II, 356.
ÉTYMOLOGIE
Absurdus. On fait venir habituellement absurdus de ab et surdus, sourd ; mais on ne voit pas comment cela pourrait signifier absurde. Dès lors on a cherché ailleurs : absurdus a le même sens que absonus, et signifie par conséquent qui sonne mal, d'où absurde. Le surdus de absurdus est rattaché au radical sanscrit sur, sonner, avec un suffixe, dus.