« égosiller », définition dans le dictionnaire Littré
égosiller
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
égosiller (s')
(é-go-zi-llé, ll mouillées, et non é-go-zi-yé) v. réfl.
- 1Se faire mal au gosier à force de crier.
Il se faut bien égosiller avec vous autres
, Molière, Comtesse, 5.Pour l'accourcir [le chemin] ils disputèrent… Nos pèlerins s'égosillèrent
, La Fontaine, Fabl. IX, 14.Avec le verbe faire, il peut y avoir ellipse du pronom personnel.
Tu m'as fait égosiller, carogne
, Molière, Mal. imag. I, 2. - 2En parlant des oiseaux, chanter beaucoup, longtemps.
Un petit rossignol qui s'égosille pour surmonter un homme qui joue du luth
, Sévigné, 122.M. Pengali poussait des cris, les coqs s'égosillaient
, Chateaubriand, Itinér. II, 9.
HISTORIQUE
XVe s. Fort et puissant comme ung Herode Pour esgossiller grosses oyes
, Coquillart, Enquête de la simple et de la rusée.
XVIe s. Il les donnoit au premier gentilhomme qu'il trouvoit, à esgosiller [tuer] ou prendre prisonniers
, Montaigne, I, 323. Il esgosilla femmes et enfants
, Montaigne, III, 35.
ÉTYMOLOGIE
É- pour es- préfixe, et l'ancienne forme gosillier, gosier (voy. GOSIER, à l'historique) : couper le gosier. Aussi le sens propre est-il tuer en coupant la gorge.