« édit », définition dans le dictionnaire Littré

édit

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édit [1]

(é-di ; le t ne se lie pas dans la conversation ; au pluriel, l's se lie : des é-di-z injustes) s. m.
  • 1Chez les anciens Romains. Règlements faits par certains magistrats pour être observés durant le temps de leur magistrature.

    Édit perpétuel ou édit du préteur, compilation de tous les édits rendus par les préteurs et par les édiles curules, faite d'après les ordres de l'empereur Adrien.

    Sous les empereurs, constitutions des princes, lois nouvelles faites de leur propre mouvement, et différant des rescrits et des décrets en ce qu'elles décidaient les cas qui n'avaient pas été prévus, ou abolissaient, ou changeaient les lois anciennes. Galérius…, deux ans devant qu'il eût obligé Dioclétien à quitter l'empire, le contraignit à faire ce sanglant édit qui ordonnait de persécuter les chrétiens plus violemment que jamais, Bossuet, Hist. I, 10. Justine publia, sous le nom de son fils, des édits en faveur de l'arianisme, Bossuet, ib. I, 11.

  • 2En France, dans l'ancien régime. Constitution faite par le prince pour créer quelque établissement, organiser quelque grande affaire, notifier quelque prohibition. Les édits et déclarations du roi se vérifiaient dans les compagnies souveraines. Les édits se scellaient en cire verte pour marquer par cette couleur qu'ils étaient perpétuels de leur nature, Trévoux. Porter, faire, renouveler, enregistrer un édit. On m'a dit Que contre les clinquants le roi fait un édit, Régnier, Sat. VIII. J'ai voulu l'acheter, l'édit, expressément, Afin que d'Isabelle il soit lu hautement, Molière, Éc. des mar. II, 9.

    Édit de Nantes, loi promulguée par Henri IV, le 15 avril 1598, en faveur des protestants à qui il accordait le libre exercice de leur religion, et l'admission aux charges et dignités de l'État. L'édit de Nantes fut révoqué par Louis XIV.

    Chambre de l'édit, se disait, dans les anciens parlements, d'une chambre instituée par l'édit de Nantes pour connaître des affaires des protestants.

  • 3Ordonnance faite par le souverain. Savez-vous la rigueur de son premier édit ? Rotrou, Antig. III, 3. Et le roi trop crédule a signé cet édit, Racine, Esth. I, 3.

HISTORIQUE

XVe s. Sire chevalier, je vous en feray un edit [proposition] : joustons ensemble deux lances, à celle fin que, se vous m'accablez de l'ung des coups, je m'en iray en prison par devers la pucelle, Perceforest, t. I, f° 151.

XVIe s. Entre tous les gens d'armes françois avoit un edict [convention] que si une piece d'artillerie ou un homme seul par inconvenient estoit arresté, que chascun s'arrestoit jusques à ce que tout feust à point, Jean D'Auton, Annales de Louis XII, p. 44, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Lat. edictum, part. passif neutre de edicere, prononcer, de e, et dicere, dire.