« lâcheté », définition dans le dictionnaire Littré
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lâcheté
- 1État de celui qui est lâche.
Puisque ta lâcheté n'ose me mériter
, Corneille, Cinna, III, 4.Avec quel noble dépit reprit-elle les chaînes [rentra-t-elle dans le monde après avoir voulu se faire religieuse] qu'elle croyait avoir quittées ? combien de fois accusa-t-elle de lâcheté son obéissance quoique forcée !
Fléchier, Aiguillon.Nous sommes bien heureux, mes anges, d'avoir des philosophes qui n'ont pas la prudente lâcheté de Fontenelle
, Voltaire, Lett. d'Argental, 22 juin 1766.Il se dit aussi des choses. La lâcheté de sa conduite.
- 2Action basse, indigne.
L'honneur d'un si beau choix serait trop acheté, Si l'on nous soupçonnait de quelque lâcheté
, Corneille, Hor. II, 8.C'est une lâcheté… De battre un ennemi qui ne peut se défendre
, Mairet, Mort d'Asdrub. I, 3.Tu permis, Scipion, les lâchetés d'un prince
, Mairet, ib. V, 3.Toutes ces larmes, tous ces soupirs, tous ces hommages, tous ces respects sont des embûches qu'on tend à notre cœur, et qui souvent l'engagent à commettre des lâchetés
, Molière, Princ. d'Él. II, 1.Ce reste malheureux [de vie] serait trop acheté S'il faut le conserver par une lâcheté
, Racine, Bajaz. II, 3.Car il est des chasseurs qui font la lâcheté De tirer sur un aigle ivre d'immensité…
, Th. Gautier, Prologue d'ouverture de l'Odéon.
HISTORIQUE
XIIe s. … Secorez, [que] Par coardise [je] ne face lascheté
, Li coronemens Looys, V. 785. Vostre lignages n'ot onques lascheté
, ib. V. 1563.
XIIIe s. Et respondi dans Pieres : C'est par vo lasqueté
, Ch. d'Antioche, V, 9.
XIVe s. En jieu a un repos et une lacheté de courage
, Oresme, Eth. 210. S'ainsi sons [si nous sommes ainsi] pris au broi [piége], s'ert [ce sera] de grand lachetay
, Girart de Ross. V. 3270. Lascheté ou foiblesse des voines et des arteres
, Lanfranc, f° 14.
XVe s. Ô Dieu ! helas ! que m'est-il advenu ? Orgueil me suist, lascheté, villenie
, Deschamps, Compl. de la France.
XVIe s. J'ay une merveilleuse lascheté vers la misericorde
, Montaigne, I, 2. Pour lascheté de cœur un soldat ne peut estre condamné à mort
, Montaigne, I, 54. La violence des tyrans et lascheté des peuples
, Montaigne, I, 212.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. laxetat ; esp. laxitad ; ital. laschità ; du lat. laxitatem, de laxus (voy. LÂCHE).