« garce », définition dans le dictionnaire Littré

garce

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

garce

(gar-s') s. f.
  • 1Anciennement, fille ou femme. C'est un affineur de Lyon, fort débauché, qui emmena d'ici Lyon quand et soi une belle garce qui lui a bien mangé du bien, Patin, Lettres, t. II, p. 467.
  • 2Aujourd'hui, terme injurieux et très grossier. Se dit d'une fille ou femme débauchée. Quelle garce ! Cette garce de femme.

    Avec de, sorte de juron très grossier. Ne changera-t-il jamais sa garce de vie ?

HISTORIQUE

XIIIe s. Si leur soit tost la garce [la jeune fille] et errant delivrée, Berte, XVI.

XIVe s. Partis est de ma terre li ors garçons truans ; Si emmene ma soer, qui tant ert souffisans ; Jamais honour n'ara la garce en son vivans, Baud. de Seb. VI, 840.

XVIe s. Amour de garce et saut de chien ne dure si l'on ne dit rien, Cotgrave Le masle est gars à quatorze ans, et la femelle est garce à douze, Loysel, dans le Glossaire.

ÉTYMOLOGIE

Voy. GARÇON. Autrefois garce n'avait aucun sens déshonnête ; c'était simplement le féminin de garçon, et ce mot signifiait jeune fille. Le sens ancien s'est conservé dans quelques localités : C'est une fameuse garce, est un éloge peu compris que recueillit Mme de Stael dans un petit canton du Vendomois, où elle passa quelques jours d'exil, Honoré de Balzac, les Chouans. Cette tendance à prendre les mots en mauvaise part produit de fâcheux effets. Garce avait un sens très bon, on l'a rendu déshonnête ; il a fallu prendre fille. Aujourd'hui fille est devenu déshonnête à son tour en certains cas ; on ne peut plus dire une pension de filles ; il faut dire : de jeunes filles ou de jeunes personnes ; où s'arrétera-t-on ?